Suez a annoncé mercredi un projet de cession d’une partie de ses activités de déchets dans quatre pays européens à Propre, branche du groupe allemand Schwarz, pour une valeur d’entreprise de 1,1 milliard d’euros, une opération qui lui permettrait d’atteindre environ 40% de son objectif de rotation d’actifs fixé dans son plan stratégique Suez 2030.
Reuters
Le groupe français de traitement de l’eau et des déchets, qui cherche une parade face au projet de rapprochement lancé par Veolia, a précisé dans un communiqué être entré en négociations exclusives avec PreZero pour lui céder ses activités de recyclage et valorisation des déchets aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne et en Pologne.
Ces activités, auxquelles le projet de cession donne une valeur d’entreprise de 1,1 milliard d’euros, ont généré en 2019 un chiffre d’affaires d’environ 1,11 milliard et un Ebitda d’environ 100 millions. Elles emploient plus de 6.700 personnes.
«Ce projet marque une étape majeure dans la réalisation de notre plan stratégique Suez 2030, présenté en octobre dernier qui prévoit de concentrer nos forces notamment en France et en Europe sur les activités et les géographies où l’on peut déployer nos innovations les plus prometteuses pour être le leader des services à l’environnement», a commenté Bertrand Camus, directeur général de Suez, cité dans le communiqué.
La transaction devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2021.
Suez et PreZero ont aussi signé un «protocole d’accord» pour réfléchir à des «partenariats stratégiques pour promouvoir des solutions innovantes de gestion de déchets et accélérer le développement de l’économie circulaire en Europe».
Le conseil d’administration de Suez a rejeté la semaine dernière l’offre de Veolia, qualifiée «d’hostile et opportuniste», et apporté son soutien à la direction pour accélérer la mise en oeuvre du plan Suez 2030 afin de contrecarrer l’offensive de son concurrent.
Suez reste déterminé à finaliser le vente d’Osis à Veolia
Ce plan stratégique prévoit notamment un montant de “rotation d’actifs” (cessions et acquisitions) de trois à quatre milliards d’euros.
Les progrès enregistrés dans la mise en oeuvre du plan constituent “le socle de tout ce qui est création de valeur pour nos actionnaires et pour nos autres parties prenantes”, a estimé le directeur financier de Suez, Julian Waldron, lors d’une conférence téléphonique.
«C’est une stratégie, c’est une logique industrielle, c’est un projet industriel. Ce n’est pas de l’opportunisme, ce n’est pas du court terme (...). Le coeur de toute solution alternative, de tout futur de Suez, s’articule autour de notre plan stratégique», a-t-il également déclaré.
Alors que la presse faisait état ces dernières semaines de tensions au sujet du projet de vente à Veolia de la société Osis, spécialisée dans l’entretien de réseaux et des ouvrages d’assainissement et dans les services industriels sur site, Julian Waldron a également déclaré que Suez restait déterminé à finaliser cette transaction.
Le directeur financier de Suez n’a en outre pas confirmé des informations de L’Agefi selon lesquelles Suez pourrait porter son programme d’économies à un niveau compris entre 1,3 et 1,5 milliard d’euros sur deux ans au lieu d’un milliard sur quatre ans annoncés à l’automne 2019.
Veolia a proposé fin août de racheter l’essentiel de la participation d’Engie dans Suez (29,9% sur un total de 32%) pour 15,50 euros par action, soit un montant de 2,9 milliards d’euros, avant de lancer une offre sur le reste du capital de son rival. Veolia attend une réponse d’Engie d’ici au 30 septembre.
Après les annonces de mercredi matin, le cours de Suez se repliait de 0,33% à 14,96 euros vers 9h30 tandis que Veolia perdait 0,84% à 18,84 euros. Dans le même temps, Engie était quasiment stable (-0,04%).