La Russie a accéléré ses efforts pour couper les Ukrainiens de la mer et a bloqué l'accès à Facebook et à Twitter dans le cadre d'une répression de la dissidence nationale et de représailles contre la censure en occident de ses médias RT et Sputnik. L'inquiétude suscitée par la prise de contrôle de plus grande centrale nucléaire d'Europe s'est apaisée lorsque l'incendie qui s'y était déclaré a été éteint et que les mesures des radiations ont donné des niveaux normaux.
Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie entame sa deuxième semaine, les habitants de Kiev, paniqués, ont afflué vendredi dans la principale gare de la capitale pour fuir la ville avant que la fenêtre fruit des négociations de la veille, ne se referme, tandis que les forces russes s'attaquaient de plus en plus aux villes situées sur la côte de la mer Noire, stratégiquement importante, dans le sud.
Les forces russes tentent de progresser après avoir pris le contrôle de la ville de Kherson, dans le sud du pays, il y a deux jours. Dans la ville voisine de Mykolaiv, les habitants se préparent à une attaque imminente, ce qui renforce les craintes que la Russie puisse bientôt prendre le contrôle de la côte et couper le pays de la navigation internationale.
Signe évident de la gravité de la situation, la marine ukrainienne a délibérément coulé jeudi le navire amiral de sa propre flotte de la mer Noire afin d'éviter qu'il ne soit saisi lors d'un éventuel assaut militaire russe.
L'inquiétude mondiale suscitée par l'incendie d'une centrale nucléaire en Ukraine, la plus grande d'Europe, s'est atténuée après que des observateurs internationaux ont déclaré vendredi qu'il n'y avait aucun signe immédiat de fuite de radiations pendant la bataille pour la centrale. Vendredi, la centrale était aux mains des Russes. Moscou a d'ailleurs accusé les ukrainiens de provoquer l'incendie pour inciter une intervention internationale.
Les développements du jour :
La Russie a bloqué l'accès à Facebook et Twitter vendredi et a menacé de punir toute personne diffusant de «fausses informations» sur ses forces armées d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison, réprimant la liberté d'expression de manière plus agressive qu'à n'importe quel autre moment au cours des 22 années de pouvoir du président Vladimir Poutine.
Alors que des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, se précipitaient pour prendre le train à Kiev, plusieurs grosses explosions ont secoué la ville vendredi. La queue argentée et métallique de ce qui semblait être un missile de croisière a atterri dans un parking. L'armée ukrainienne a déclaré dans un communiqué que l'objectif principal de l'armée russe était désormais d'encercler la capitale.
L'OTAN a rejeté vendredi les demandes de l'Ukraine d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse après une réunion des ministres des Affaires étrangères.
Une décision qui n'a pas du tout plus au président ukrainien qui en a fait la demande et a consacré à ce propos une allocution télévisée où il s'est est pris aux pays de l'OTAN.
«Vous ne pouvez pas nous acheter avec des litres de carburant les litres de notre sang versés pour notre Europe commune, pour notre liberté commune, pour notre avenir commun» a-t-il sermonné.
Et de rajouter «Toutes les personnes qui vont mourir, à partir de ce jour, vont aussi mourir à cause de vous».
Les bombardements russes sur Kharkov, deuxième ville d'Ukraine, ont dévasté des zones résidentielles et des quartiers d'affaires, selon des vidéos vérifiées par l'équipe Visual Investigations du New York Times.
Les États-Unis imposent des sanctions à huit membres de l'élite russe et imposent des restrictions de visa à 19 oligarques et à leurs familles, a déclaré la Maison Blanche. L'administration Biden a également déclaré qu'elle autoriserait certains Ukrainiens à rester temporairement aux États-Unis, et l'Union européenne et le Canada ont annoncé des mesures similaires pour les Ukrainiens fuyant l'invasion.