De hauts responsables saoudiens envisagent de rencontrer les dirigeants du groupe militant et politique palestinien Hamas dimanche pour discuter du rétablissement des liens diplomatiques, qui sont rompus depuis 2007, révèle le Wall Street Journal. Une rencontre qui s'inscrit dans le cadre d'une campagne diplomatique menée par le prince héritier Mohammad Ben Salman, architecte du rapprochement entre Riyad et l'Iran. Le président palestinien Mahmoud Abbas arrive également à Jeddah ce dimanche.
Des dirigeants palestiniens rivaux devraient bientôt arriver en Arabie saoudite, dans le contexte du récent rapprochement entre Riyad et ses ennemis régionaux, révèle le Wall Street Journal.
Une délégation de haut rang du mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, se rendra en Arabie saoudite pour le pèlerinage de la Omra à La Mecque, alors que le ramadan touche à sa fin.
La délégation sera dirigée par Ismail Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas. Il serait accompagné, entre autres, de Khaled Mechaal et de Moussa Abou Marzouk, hauts responsables du Hamas.
Les relations entre le groupe islamique palestinien et Riyad sont gelés depuis 2007 et les tentatives pour mettre fin à cette tension ont échoué à plusieurs reprises. Certaines figures du Hamas ont été arrêtées en Arabie saoudite au fil des ans et sont toujours en prison.
La visite du Hamas «pourrait servir d'ouverture à l'amélioration des relations», a rapporté le New Arab.
Cette visite fait suite à l'accord historique conclu le mois dernier entre le royaume et l'Iran, allié du Hamas, sous l'égide de la Chine. Ces dernières semaines, Riyad a également intensifié ses efforts pour mettre fin à l'isolement du régime syrien de la Ligue arabe, qui dure depuis 12 ans.
Le président palestinien Mahmoud Abbas devrait également partir pour l'Arabie saoudite dimanche, pour une visite qui durera jusqu'au 19 avril. Il a été invité à participer à un dîner d'Iftar il y a deux semaines, rapportent les médias saoudiens.
Il serait accompagné du secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, Hussein Al-Sheikh, et du chef du service de renseignement palestinien, Majed Faraj.
Un revers cuisant pour Biden et Netanyahu
Le rétablissement des liens entre le Hamas, soutenu par l'Iran et désigné comme groupe terroriste par les États-Unis, et le royaume saoudien constituerait un revers pour les efforts déployés par les États-Unis et Israël pour établir une alliance militaire entre Israël et d'autres pays à majorité sunnite contre l'Iran et ses alliés. Ils compliquent également l'objectif du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de normaliser les relations avec Riyad, l'opposition à l'Iran étant leur principal intérêt commun.
En réaction à ce développement, le gouvernement israélien envisage des mesures punitives en annulant les vols pour le pèlerinage de cette année, Hajj 2023.
«Un plan négocié par Washington pour programmer des vols directs de Tel-Aviv à La Mecque, permettant aux citoyens musulmans d'Israël de participer plus facilement au pèlerinage sacré du Hajj, a peu de chances d'être finalisé», ont déclaré des responsables israéliens au Wall Street Journal.
L'Arabie saoudite a condamné l'agression d'Israël contre les Palestiniens dans les territoires occupés, notamment les récentes blessures et la détention de centaines de fidèles dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est, ainsi que les raids meurtriers qui se poursuivent en Cisjordanie.
Ces derniers mois, des rapports ont affirmé que l'Arabie saoudite se rapprochait d'un accord de normalisation avec Israël, mais le royaume a déclaré qu'un accord n'était pas possible avant qu'Israël ne conclue un accord de paix définitif avec les Palestiniens.