Clash en direct : Vive passe d’armes entre ministres des Affaires étrangères au siège la Ligue Arabe

Mardi, lors de la session plénière des travaux de la 148ème session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des ministres des affaires étrangères tenue au Caire, une vive passe d’armes a éclaté entre d’une part, le représentant de l’Etat du Qatar et, d’autre part, les représentants de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte. Alors qu’à l’ordre du jour figuraient nombre de questions comme la cause palestinienne, les développements de la situation en Syrie, en Libye et au Yemen, les dangers de l’armement d’Israël et la lutte contre le terrorisme, les sujets ont vite viré vers la crise du golfe, pas inscrite à l’ordre du jour, en donnant lieu à des échanges d’une rare violence où toutes les accusations ont fusé de part et d’autre, devant le regard médusé de Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.


Tout a commencé quand les pays dits du ‘blocus’, qui ont donné lecture d’un communiqué commun par l’intermédiaire du représentant émirati, l’influent Anwar Mohammed Gargash, ministre d’Etat aux Affaires étrangères, ont ‘ouvert le feu’ sur le Qatar par le biais d’accusations incendiaires à l’encontre de Doha.

Tout naturellement, le représentant qatari, Soltan Ben Saad Al-Muraikhi, ministre d’Etat aux Affaires étrangères, a demandé un droit de réponse, tout aussi fulminant que l’intervention de l’émirati Anwar Gargash.

Et au moment où tous s’attendaient à une levée de la séance plénière, présidée par le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahamoud Ali Youssouf, pour passer à huis clos et discuter des sujets inscrits à l’ordre du jour, le représentant de l’Arabie Saoudite, Ahmed bin Abdulaziz Qattan, ambassadeur auprès de la Ligue arabe, a réclamé à son tour un droit de réponse, ce qui lui a tout naturellement été refusé par le djiboutien Mahamoud Ali Youssouf.

C’est là que le trio Gargash, Qattan et Sameh Choukri, chef de la diplomatie égyptienne, se sont violemment élevés contre cette décision et ont imposé, presque de force, un droit de réponse. Devant cette bronca et face à son impuissance devant ces ténors de la diplomatie arabe, le président de la séance, Mahamoud Ali Youssouf, n’a eu de choix que de s’exécuter à cette injonction, donnant libre cours aux trois représentants de fustiger le Qatar par les termes les plus extrêmes.

En spectateur, le secrétaire général de la Ligue arabe, l’égyptien Ahmad Abou Al-Gheit, en aucun neutre devant cette passe d’armes, est resté muet. De la même manière que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, censé jouer les missi dominici et offrir ses bons offices, ne serait-ce que via une intervention on live. Le seul qui a eu ce courage, c’est le délégué  irakien qui a fait une brillante intervention proposant aux parties une médiation ad hoc en marge de la réunion de la Ligue Arabe.

LE1

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