L’Union européenne veut lever davantage de fonds pour augmenter ses approvisionnements en vaccins contre le nouveau coronavirus car elle redoute que la demande soit supérieure à l’offre l’an prochain, a appris Reuters de deux sources proches de l’UE.
Reuters
En voulant accroître ses stocks, l’Union européenne pourrait créer des difficultés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a mis en place un dispositif d’accès mondial au vaccin, baptisé COVAX, dont l’objectif est d’acheter et de livrer deux milliards de doses d’ici à fin 2021.
La France et l’Allemagne, parmi d’autres, ont fait savoir qu’elles n’achèteraient pas de doses via le mécanisme COVAX mais qu’elles contribueraient à son financement.
La Commission européenne a déclaré, lors d’une réunion des ambassadeurs de l’UE organisée la semaine dernière, qu’elle se voulait “pragmatique” car elle estime à 2,4 milliards d’unités le nombre total de doses qui pourraient être produites dans le monde l’année prochaine, a expliqué une source.
Des pays riches comme les Etats-Unis cherchent aussi à sécuriser leurs approvisionnements en vaccins contre le Covid-19, qui en sont pour l’instant tous au stade du développement.
Selon un comptage Reuters à partir de sources officielles, le nombre de contaminations au coronavirus dans le monde a dépassé jeudi la barre des 30 millions, et l’épidémie ne montre aucun signe de ralentissement.
La Commission européenne, qui discute ou a déjà passé commande auprès de six laboratoires ou consortiums pour réserver des doses d’un éventuel vaccin, souhaite ouvrir les négociations avec un septième groupe, ont précisé les sources.
L’exécutif européen a également déclaré aux ambassadeurs des Etats membres qu’un effort financier supplémentaire serait nécessaire dans le cadre de ces nouvelles négociations, alors qu’un fonds d’environ deux milliards d’euros a déjà été débloqué, ont ajouté ces sources.
La Commission a annoncé en août la signature, au nom des Etats membres, d’un contrat avec le laboratoire britannique AstraZeneca qui prévoit la livraison d’au moins 300 millions de doses de son candidat vaccin contre le COVID-19.
Elle a également annoncé ce jeudi la conclusion d’un contrat similaire avec le français Sanofi et le britannique GSK, et bouclé des discussions exploratoires avec Johnson & Johnson, CureVac et Moderna. En septembre, elle a dit être dans la dernière phase des discussions avec les groupes allemand BioNTech et américain Pfizer.
L’Union européenne se dit prête à partager tout stock excédentaire avec les pays pauvres.