Boris Johnson a invité mardi les Britanniques à travailler chez eux dans la mesure du possible et annoncé une réduction des horaires d’ouverture des bars et restaurants dans l’espoir d’endiguer une deuxième vague d’épidémie de coronavirus au Royaume-Uni. Ecoles et universités resteront ouvertes.
Reuters
Alors que les conseillers scientifiques du gouvernement avertissent que la mortalité liée au COVID-19 pourrait exploser sans mesures urgentes de l’exécutif, le Premier ministre a précisé que ces nouvelles restrictions valables pour l’Angleterre pourraient rester en vigueur pendant six mois.
L’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, les autres nations du Royaume-Uni, sont autonomes en matière de santé publique et préparent des mesures similaires.
«Nous ne nous épargnerons aucun effort pour développer des vaccins, des traitements et de nouvelles formes de dépistage de masse mais à moins que nous constations des progrès concrets, il nous faut partir avec l’idée que les restrictions que j’ai annoncées resteront en vigueur pendant peut-être six mois», a déclaré Boris Johnson devant le Parlement.
«Je suis désolé de dire que comme en Espagne, en France et dans de nombreux autres pays, nous sommes arrivés à un moment charnière périlleux», a-t-il ajouté après avoir présidé dans la matinée une réunion de la cellule de crise gouvernementale Cobra.
Le chef du gouvernement conservateur prévoit de s’adresser à la nation à 19h00 GMT.
Quelques semaines seulement après avoir incité les Britanniques à revenir sur leur lieu de travail, Boris Johnson, qui juge désormais une deuxième vague «inévitable», leur a recommandé de travailler de chez eux s’ils le peuvent.
Il a également ordonné la fermeture à 22h00, à partir de jeudi, des pubs, bars et restaurants, où seul le service à table sera autorisé.
Le port du masque obligatoire sera étendu, les entreprises enfreignant les règles seront punies par des amendes et les contrôles individuels seront également renforcés, a poursuivi Boris Johnson.
Les écoles et universités resteront ouvertes.
Les conseillers scientifiques du gouvernement britannique ont averti lundi que sans mesures urgentes, le nombre quotidien de contaminations par le coronavirus pourrait s’élever à 50.000 d’ici la mi-octobre.
Avec près de 42.000 morts, le Royaume-Uni est le pays européen le plus endeuillé par le COVID-19 et le cinquième au monde.
Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a accusé mardi le gouvernement d’avoir «perdu le contrôle» de l’épidémie. «Notre système de dépistage s’est effondré au moment où nous en avions le plus besoin», a-t-il dit.
Boris Johnson, qui veut éviter à tout prix un reconfinement total du pays, comme en mars dernier, a toutefois prévenu que de nouvelles restrictions seraient mises en place si nécessaire.
«Nous nous réservons le droit de déployer une plus grande puissance de feu, avec des restrictions encore plus sévères», a déclaré Boris Johnson. «Nous ne serons en mesure de l’éviter que si nos nouvelles mesures produisent des résultats et que nos comportements changent.»
«Nous n’écouterons pas ceux qui disent : laissons le virus se propager, ni ceux qui préconisent un confinement permanent», a poursuivi Boris Johnson. «Nous prenons des mesures décisives et appropriées pour trouver un équilibre entre sauver des vies et protéger les emplois.»