Emmanuel Macron, qui a estimé lundi que la Turquie jouait un «jeu dangereux» en Libye, souffre de «trous de mémoire» dans le dossier libyen, a estimé mardi le ministère turc des Affaires étrangères, dernier épisode de la joute verbale à laquelle se livrent à distance Paris et Ankara depuis plusieurs jours.
Plongée dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux entre le gouvernement d’entente nationale (GEN) dirigé par Fayez el Sarraj, qui siège à Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, dans l’Est.
Ces deux camps sont soutenus officiellement ou officieusement par des puissances régionales - la Turquie pour le GEN et la Russie, l’Egypte ou encore les Emirats arabes unis pour le maréchal Haftar.
Accusée de soutenir ce dernier, la France a toujours démenti et a durci le ton ces dernières semaines contre la Turquie, qu’elle accuse notamment de violer l’embargo sur les armes et de destabiliser de ce fait un peu plus la Libye.
«Seul un trou de mémoire peut expliquer la qualification par Macron de notre soutien au gouvernement légitime libyen (…) et sur leur demande» d’aide, a estimé le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hami Aksoy.
«Les troubles dans lesquels la Libye est actuellement plongée sont le fait des attaques du pustchiste Haftar que (Macron) soutient et qui est un chef militaire qui a refusé les accords de cessez-le-feu à Moscou et à Berlin», a-t-il ajouté.
Reuters