Sissi, le dictateur préféré de Donald Trump

«Où est mon dictateur préféré?», ainsi s’est exprimé Donald Trump, à l’encontre du président égyptien Abdelfattah al-Sissi, à quelques minutes de la rencontre des deux dirigeants en marge du sommet annuel du G7, qui s’est tenu à Biarritz le 24 août dernier. Une révélation qui accentue la pression politico-médiatique sur le président égyptien qui vient de passer la pire semaine depuis son élection, après le buzz provoqué par des vidéos en ligne l’accusant de corruption.

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C’est d’une voix suffisamment forte, révèle le Wall Street Journal, que Donald Trump, s’est adressé au petit rassemblement de responsables américains et égyptiens  en disant : « mais où est mon dictateur préféré?», alors qu’ils attendaient l’arrivée d’Abdelfattah al-Sissi à l’Hôtel du Palais Biarritz.

Selon des témoins qui se sont confiés au WSJ, les personnes présentes ce jour-ci ont pris cette petite phrase pour une plaisanterie de plus de Donald Trump, mais en même temps cet incident a jeté un froid dans la salle. Parmi les responsables égyptiens présents, il y avait le ministre des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, et Abbas Kamel, chef du service des renseignements généraux égyptiens. Du côté américain, se tenaient, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, Larry Kudlow, assistant du président pour la politique économique et Rob Blair, conseiller principal auprès du chef de cabinet de la Maison-Blanche et interprète.

Quelques minutes après ce commentaire, Trump a vanté sa relation personnelle avec Sissi et l’a félicité pour son «travail fantastique avec l’Egypte». Le WSJ note que la déclaration officielle de la présidence égyptienne après cette rencontre n’a suggéré aucune tension des relations avec Washington.

Trump a rencontré Sissi pour la première fois en septembre 2016 avant son élection, affirmant à l’époque que, s’il était élu, «les États-Unis d’Amérique plus qu’un un allié, un ami fidèle, sur lequel l’Egypte peut compter.»

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D’ailleurs Sissi, rappelle le journal américain, a été le premier dirigeant étranger à féliciter Donald Trump après sa victoire et s’était rendu à la Maison Blanche en avril 2017, lui qui n’a jamais reçu d’invitation de Barack Obama.

Depuis son coup d’état contre, Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement d’Égypte, Sissi a décidé de consolider son pouvoir en réprimant sévèrement l’opposition et les groupes de défense des droits de l’homme. Il a même réussi à faire passer cette année, des amendements constitutionnels lui permettant de rester en poste jusqu’en 2030.

Trump qui a auparavant fait l’éloge d’autres dirigeants autoritaires, tels que le président russe Vladimir Poutine, le dirigeant chinois Xi Jinping et le président nord-coréen Kim-Jong Un, n’a pas manqué d’occasion pour humilier d’autres dirigeants arabes et européens.

Semaine noire pour Sissi

Toute l’Égypte a vécu cette semaine sous le rythme des vidéos quotidiennes diffusées sur Facebook  par un homme d’affaire et acteur égyptien réfugié à Barcelone en Espagne. Président de l’entreprise de BTP, Amlak Contracting, Mohammed Ali constituait avec une poignée d’autres hommes d’affaires, notamment Naguib Sawiris, propriétaire d’Orascom Construction Industries, un pool fermé d’entreprises auxquelles l’armée égyptienne confiait la réalisation de l’ensemble des projets immobiliers, BTP et hôteliers de l’Etat.

Dans un ton emprunté au grand acteur Adel Imam, l’entrepreneur égyptien révèle à chaque publication les gabegies de l’entourage propre du président Abdelfattah al-Sissi y compris son épouse Intissar Al-Sissi.

Mohamed Ali, qui s’est dit avoir été floué par les généraux proches du président, donne des sommes qui donnent le tournis : 110 millions d’euros pour la construction de hôtel Triumph ( un nom qui n’est autre que la traduction de l’arabe du nom de l’épouse d’al-Sissi), ou encore 12 millions d’euros pour la résidence d’été du président sur la côte méditerranéenne près d’Alexandrie.

L’homme d’affaire révèle que Sissi a caché le décès de sa mère, restée dans la morgue de l’armée plus de 48h, pour ne pas gâcher la cérémonie d’inauguration en grande pompe de la seconde voie du Canal de Suez en 2015. L’inhumation de la mère de Sissi aurait coûté selon la même source plus de 300.000 euros rien qu’en rénovation de l’entrée du cimetière militaire.

L’attaque est tellement brutale, que la machine de propagande de Sissi est restée tétanisée durant toute la semaine. Il fallait attendre jeudi pour que les renseignements militaires fassent sortir une carte qui relativement atténué le buzz de l’homme d’affaire en fuite. Il s’agit de Wael Ghoneim, l’icône planétaire du printemps arabe. Chauve, amaigri, en sueur, Wael Ghoneim a publié une première courte vidéo, de son domicile aux États-unis, après qu’il ait disparu des radars plus de 4 ans. Wael Ghoneim va ainsi créé l’évènement en critiquant ouvertement Mohamed Ali et soutenir al-Sissi. Il va d’ailleurs publier le lendemain une deuxième vidéo de plus d’une heure où il n’a pas caché d’avoir des contacts avec un membre des renseignements militaires égyptiens et du ministre des affaires étrangère émirati, Abdallah ben Zayed Al Nahyane.
https://youtu.be/tbQna8cpxWs

Le malaise exprimé par cet entrepreneur du bâtiment, reflète celui d’une bonne partie du patronat égyptien, qui depuis 4 ans, voit ses intérêts se réduire comme une peau de chagrin au profit de cinq généraux de l’armée et leurs proches. Rien que dans l’audiovisuel, l’armée a pris le monopole de toute la production du mois de ramadan qui ce compte en plusieurs millions de dollars. Plus aucun cinéaste ne peut produire un contenu sans s’associer avec l’unique société de production, choisie par l’armée.

Indignés par ces révélations, le peuple égyptien doit désormais composé avec le dictateur préféré du président américain le plus décrié de l’histoire des Etats-unis.

 

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