Nos honorables élus sont restés bouches-bée, ce lundi, après le retournement de veste de la ministre de la Transition énergétique et du développement durable au sujet de La Samir. Leila Benali a balayé d'un revers de main, ses déclarations du 29 juin dernier où elle affirmait sur 2M, sans cligner des yeux, que «le Maroc n’avait pas besoin d’une raffinerie de pétrole». La jeune ministre promet désormais des «solutions prochaines» aux problèmes de LaSamir. La presse et les commentateurs ont lié ce revirement brutal à la violente campagne populaire contre la cherté des carburants, qui a éclaté la semaine dernière et qui est loin de s'affaiblir.
Selon nos informations, après avoir été poignardée dans le dos par des membres de son parti, Mme Benali a décidé de prendre ses distances avec son Chef de Gouvernement, qui lui imposait de dire que le Royaume n'avait pas besoin de La Samir.
Voilà une jeune femme, talentueuse, polyglotte, bien formée et dotée d'une solide expérience dans les géostratégies des hydrocarbures, domaine peu couvert par notre économie, qui se fait broyer par le système d'incompétence et de prédation de Aziz Akhannouch.
Dès l'installation de la jeune ministre, le patron d'Afriquia Gaz a tout fait pour la «maîtriser» elle ainsi que son département, en dépit du fait qu'elle ne soit pas de son parti. Dans le brief qu'Akhannouch lui a donné, elle se devait de se tenir à trois lignes directrices :
- L'ONEE et l'Interieur sont un frein pour le développement du secteur.
- L'approvisionnement en énergie se fera exclusivement en direct ( en l'occurence, via Afriquia).
- Oublier La Samir. Ça vous dépasse.
D'emblée, et suivant les recommandations de son Chef du Gouvernement elle se fait deux ennemies de taille, le dirigeant de l'ONEE et le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit himself.
Sa première sortie parlementaire l'a consacrée à l'archaïsme de l'ONEE. Piqué au vif, le DG de l'office Abderrahim El Hafidi monte au créneau. Il mobilise, immédiatement, tous ses troupes et une bonne partie de la presse pour dénoncer les propos de la ministre. Une campagne qu'il a mené assidûment durant des semaines.
Leila Benali ne baisse pas pour autant les bras. Lors d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur, elle tient un discours tellement inapproprié, qu'elle en sera étrillée de la belle manière.
Soutenue par Aziz Akhannouch contre Abdelouafi Laftit, Mme Benali est plus que jamais fidèle au Chef du cartel des hydrocarbures et prête à tout pour défendre le business d'Afriquia. Contre vents et marées, elle va s'investir dans une seul mission : « Signer l’arrêt de mort symbolique de la Samir».
Une taupe d'Akhannouch au bureau politique du PAM ?
Si nos lecteurs ne le savent pas encore, le PAM a vécu un mois de juin et juillet particulièrement mouvementés. Son SG, Abdellatif Ouhabi, a été à deux doigts d'être limogé, avant qu'il soit décider de l'envoyer au Hajj. Une sorte de jubilé qui marque la fin de sa carrière politique.
Durant l'un des houleux réunions du bureau politique du PAM, Leila Benali est interpellée sur le sujet du moment à savoir la problématique énergétique du pays. Naïvement et se sentant en confiance, la ministre va présenter la réalité des choses sans pour autant se tenir aux éléments de langage de Aziz Akhannouch.
A peine sorti de sa réunion partisane qu'elle reçoit un coup de fil de Aziz Akhannouch. «Je veux te voir tout de suite» lui-a-t-il ordonné.
Quelle sera sa surprise quand ce dernier lui passe un savon monumental. ll savait tout ce qui s'était dit quelques minutes plus tôt, au bureau politique du PAM.
Outrée, Leila Benali, se plaint aux membres de son parti, qui au lieu de la soutenir se sont déchainés contre elle, considérant ses accusations, une insulte et une offense aux membres du bureau politique du tracteur.
Leina Benali, lâche Aziz Akhannouch
Novice en politique et peu habituée aux coups bas et aux manoeuvres, Leila Benali, se résigne, après cette douloureuse expérience, de prendre ses distances avec Aziz Akhannouch.
La campagne populaire #Dégage_Akhannouch, alimentée par l'envolée insoutenable des prix des carburants, a également pesé sur cette décision de la ministre.
Ce lundi, elle profite de la séance plénière hebdomadaire consacrée aux questions orales à la Chambre des représentants, pour afficher son nouveau positionnement.
Leila Benali a déclaré devant les parlementaires, que son ministère était conscient de l'importance de La Samir et tout son écosystème pour la ville de Mohammedia et ses habitants, promettant d'explorer les pistes des solutions possibles à ce problème.
«Ce dossier doit être traité de manière raisonnable, avec la nécessité de développer une vison claire en matière de gestion et de prise en compte des intérêts de l’Etat marocain comme investisseur potentiel, de la main d’œuvre de la société et des habitants de la ville de Mohammedia» a-t-elle assuré.
Pour rappel, la même ministre avait déclaré lors de l’émission de Abdellah Tourabi sur 2M «Confidences de presse» diffusée le 29 juin dernier, que le Maroc «n’a pas besoin aujourd’hui de raffinerie».
La ministre préfère donc les critiques d'un revirement de 180 degrés que la descente aux enfers qui attend Aziz Akhannouch.
Aziz Akhannouch, dos au mur
Le milliardaire et Chef du cartel des hydrocarbures n'a plus d'appui ni de soutien. A commencer par la presse, en qui il a injecté du cash à ne plus compter, qui n'arrive plus à pouvoir défendre l'indéfendable.
En second lieu, vient son alliance gouvernementale qui s'est complètement effritée, après la disgrâce de son principale allié Abdelatif Ouahbi et la guerre fratricide entre le clan Nizar Baraka et celui des Ould Rachid. Ces derniers, voulaient retenter le coup de Mhamed Douiri et Abdelhamid Chabat pour prendre le contrôle total du parti et des ministrables.
Puis, l'échec de son putsch contre le ministère de l'intérieur a signé son arrêt de mort politique.
Enfin, son incompétence vérifiée et son handicap chronique de communication ont clairement convaincu l'ensemble des marocains qu'il n'était absolument pas apte à diriger un gouvernement.
Aziz Akhannouch a réussi de mettre d'accord jeunes et seniors qu'il était un danger pour le peuple marocain. A l'image de ces témoignages spontanés publiés sur les réseaux sociaux.